La parole est précédée par les différents sons que l’enfant émet et qui sont pareils à des tests de sa capacité à mobiliser ses différents muscles, pour parler ensuite. Les pleurs de bébé seront pendant ses premiers mois, son principal mode d’expression (verbal) avec vous et l’ensemble de son environnement. Ainsi tous les pleurs n’ont pas la même signification. Il y a des pleurs ou des cris de colère (de bébé), des cris de joie, des cris de faim ou correspondant à un inconfort quelconque (fesses mouillées, etc.). Comme il y a des sons par lesquels bébé essaye de vous dire des choses plus subtiles…comme «maman je t’aime», «maman tu es la chose la plus tendre de ce monde»…
N’oubliez donc pas le rôle de l’affect dans l’acquisition du langage. Plus un enfant est aimé, plus il se sent en sécurité, plus facilement il va parler et même exceller dans la parole.
Sur le plan biologique et nerveux, l’acquisition de la parole est un des processus les plus complexes. Un simple mot va mettre en interaction plusieurs évènements neuromusculaires. S’articulent alors des actions d’ordre mental, biologique et social aussi. Un mot n’est pas produit dans l’absolu ou à partir du vide, il est d’abord entendu par l’enfant. Ensuite il est perçu d’une manière donnée, qui peut être très différente selon l’enfant et/ou selon l’environnement dans lequel est produit ce mot (environnement agressif, hostile, marqué d’angoisse, ou environnement détendu, positif). La perception de ce mot va alors être (d’office) associée à une atmosphère donnée, un sentiment peut être, parfois une odeur ou une couleur, etc. L’association est l’une des activités qui mobilisent le plus d’énergie dans cette acquisition du langage, qui est en même temps acquisition et construction de sens.
Il n’ya pas d’âge précis pour l’acquisition du langage. Comme pour toutes les étapes de développement de l’enfant, la parole peut venir plus tôt chez certains enfants, et plus tard chez d’autres. Surtout évitez de paniquer et de montrer votre panique à votre enfant, s’il ne parle pas aussitôt que vous le désirez. Essayez plutôt de l’encourager, de façon ludique, à échanger avec vous en émettant des sons. Regardez le droit dans les yeux, prenez votre temps, et parlez-lui. Même s’il ne comprend pas le sens des mots, il comprend parfaitement le ton de la voix, et les émotions qui sont derrière. Et c’est le plus important.
Le stade du non
Le stade du non marque une étape majeure dans l’acquisition du langage. L’enfant ne dit pas non à une chose spécifique ou une action donnée. Il dit non, dans l’absolu. Justement le «non» marque l’ascension vers un stade plus développé, celui de l’abstraction. Autant la capacité d’abstraction de l’enfant se développe, et autant sa personnalité tend à s’affirmer, autant il va vous lancer des «non» sans raison ou presque! C’est entre les 20 mois et les 2 ans de bébé que celui-ci va apprendre le plus de mots, et c’est vers 3 ans qu’il amorcera son stade du non. Soyez zen alors, et soyez plutôt contente que bébé veuille s’affirmer…il grandit ainsi. Ecoutez attentivement son «non», laissez faire tant que ce n’est pas grave ou que personne n’est en danger. Exemples: «Non je ne veux pas mangerceci!», « Non je ne veux pas dormir maintenant!». Cela passera assez rapidement.
Le langage corporel
Le langage corporel ne représente qu’une partie de la communication, mais il permet de déchiffrer tellement de messages codés, comme les intentions et les sentiments réels de la personne. L’expression du visage de bébé, ses gestes, ses grimaces, et sa posture en général, en disent long sur ce qu’il ressent ou ce qu’il veut. En général la maman comprend très bien ces messages primaires qu’envoie l’enfant, et c’est en fonction de sa réponse à ces messages, que l’enfant avancera plus ou moins bien et vite sur le chemin de la communication.
